INTERVIEW : Jérôme a entraîné des chiens de traîneau au Canada

Un bénévolat au Canada avec les chiens de traineaux
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INTERVIEW : Jérôme a entraîné des chiens de traîneau au Canada

On retrouve Jérôme, un cinéaste namurois de 27 ans, actuellement au Canada avec un visa Working Holiday. Après avoir réalisé une splendide vidéo hyperlapse de Montréal en hiver, le jeune homme s’est rendu dans le Canada anglophone pour faire du volontariat. Il a notamment travaillé auprès des chiens de traîneau. Il nous raconte son expérience…

Est-ce facile de trouver un projet de bénévolat au Canada ?

Je dirais qu’à première vue oui. Je suis parti au Canada sans rien avoir prévu en avance car je voulais profiter des opportunités qui surviendraient. J’ai trouvé le mien en quelques jours à peine et je commençais une semaine plus tard. Il y a tout de même de nombreuses propositions dans ce grand pays. Que ce soit en Helpx ou en Workaway, les propositions sont assez nombreuses. Tout dépend des critères de recherches bien-entendu.

Comment as-tu trouvé ton Helpx en Saskatchewan ?

Avant de partir, j’avais envie de faire un bénévolat avec des chiens de traîneau mais je n’avais cherché aucune info au préalable. Après deux semaines sur place et un petit road-trip dans la province du Québec, je me suis mis à chercher sur le site Helpx et le site Workaway pour voir ce qu’il y avait comme bénévolats. Les annonces étaient peu nombreuses dans le domaine du chien de traîneau.

Ma première idée était de partir entraîner des chiens au Yukon mais les bénévolats étaient malheureusement complets jusqu’en juillet… et c’était le mois d’octobre. J’en ai vu un au Québec mais je préférais partir chez une famille anglophone pour améliorer mon anglais. C’est là que je suis tombé sur une annonce en Saskatchewan, une province dans laquelle je ne pensais vraiment pas mettre les pieds durant mon PVT d’un an. J’avais d’ailleurs tant de mal à retenir et prononcer le nom.

J’ai vu que Vicki et Roger étaient à la recherche de quelqu’un, j’ai alors envoyé un mail et une réponse assez rapide m’est parvenue. J’ai directement proposé des dates, et une fois leur accord donné, j’ai réservé mes billets d’avion. Une semaine plus tard, j’arrivais chez eux après avoir pris deux avions, un bus pour rejoindre le centre-ville de Saskatoon et un bus de 4h vers Meadow Lake. Les billets d’avions étaient un peu chers mais je ne voulais pas rater cette opportunité de réaliser mon grand souhait.

Quelles ont été concrètement tes missions sur place ?

En partant, je ne savais pas trop à quoi m’attendre à vrai dire. Hormis que j’avais vu un film sur la course de chiens de traîneau quand j’étais ado, je n’avais pas d’idée réelle.

Globalement, mon travail consistait à nourrir les chiens, à ramasser leurs crottes sans oublier les entraînements 3 fois par semaine avec 3 équipes différentes de chiens.

Pour être plus précis concernant les tâches, il fallait aller chercher de la viande d’orignal chez un boucher. Charger le tout dans une remorque et trier le tout pour récupérer tous les morceaux de viande. Ce n’était vraiment pas ma partie préférée de ce bénévolat. Cependant, c’est une partie non négligeable du travail car la viande est un apport en protéines dont les chiens ont grandement besoin pour la course.

Un joli chien canadien

Sinon, j’ai pu apprendre à conduire un gros pick-up avec une grosse remorque et manœuvrer, c’était amusant.

Si je devais résumer mon bénévolat pour le travail à effectuer, je le ferais de cette manière, en quatre points, par ordre décroissant d’importance :

  1. Nourrir les chiens
  2. Entraîner les chiens
  3. Chercher la viande chez le boucher et la trier
  4. Ramener du bois de l’immense propriété

Était-ce facile d’entraîner les chiens ?

Oui et non, cela dépendait vraiment des chiens. Certains étaient tout « fous » tandis que d’autres étaient très doux. J’avais bien sûr mes coups de cœur.

Les chiens de traîneaux coups de coeur

Pour les entrainements, il fallait tout d’abord retenir les noms des 35 chiens adultes et leurs emplacements. Ensuite, les équiper avec leurs harnais et les attacher à l’attelage. Enfin, certains entraînements se passaient sans souci tandis que d’autres étaient plus compliqués. Il arrivait que les meneurs (chiens de tête) changeaient de cap pour poursuivre un écureuil et la corde qui relie l’attelage se coinçait dans la roue du quad ou encore certains se battaient et la corde s’emmêlait entre 4 ou 6 chiens. Ce n’était pas toujours amusant de gérer cela au beau milieu d’un champ et dans le froid.

La plupart du temps, hormis tenter de tenir certains chiens trop dynamiques, cela se passait sans encombre.

Certains jours, le froid glacial rendait la tâche beaucoup plus difficile.

Un jour, nous avons tenté l’aventure d’un entrainement avec 16 chiens, c’était incroyable. Malheureusement, sur la période où j’y étais, il n’y a jamais eu suffisamment de neige que pour pouvoir utiliser le traineau, tous les entrainements se sont faits avec le quad.

C’est comment la vie à Meadow Lake ?

Tranquille, un peu trop tranquille peut-être. Cette petite ville se trouve à 4h de bus au nord de Saskatoon, capitale de la province de la Saskatchewan.

Meadow Lake, c’est un peu comme se retrouver dans un film ou une série. Une petite ville typique nord-américaine avec ses quelques commerces, son cinéma avec 2 salles, sa petite banque et son château d’eau. Le centre-ville se traverse à pied en à peine quelques minutes. Elle me faisait penser à la ville dans la série « Under The Dome ».

Ce n’est pas une ville où je voudrais habiter pour une longue période mais c’était une belle aventure. Par ailleurs, mes hôtes habitent à 30 minutes en voiture de cette ville, j’y allais uniquement de temps en temps avec eux pour y faire quelques courses ou voir du monde. Le trajet se fait en grande partie sur des petites routes de terre et il fallait faire attention à ne pas percuter un orignal ou des biches (oui ça a faillit m’arriver deux fois lorsqu’il commençait à faire sombre et que ces animaux sauvages surgissaient d’un coup de la forêt). J’habitais dans une belle maison en bois sans aucune habitation aux alentours et seulement des loups certaines nuits. J’ai vraiment apprécié le fait d’être un peu hors de tout durant quelques semaines.

Faire un volontariat au Canada avec un PVT

Qu’est-ce que ce bénévolat t’as apporté sur le plan humain ?

C’était mon tout premier bénévolat et j’ai été agréablement surpris par mon intégration rapide au sein de la famille. J’y ai rencontré pas mal de monde, et ça a été plutôt facile. J’ai eu l’occasion d’échanger sur le pays d’où je venais et de voir comment eux vivaient.

Au fur et à mesure des semaines, nous sommes devenus de plus en plus proches. Je progressais en anglais et je leur parlais de la Belgique, réussissant de mieux en mieux à répondre à leurs questions.

La veille du départ était un peu difficile, ils m’avaient tellement bien accueillis que cela me faisait un peu de mal de quitter cette belle aventure. J’avais vécu des moments uniques comme celui de partir en forêt pour couper l’arbre de Noël ou lorsque j’ai appris avec eux que leur fille attendait des jumeaux.

Ils ont été géniaux avec moi et je les en remercie.

Le jour du départ, très tôt au matin, Vicki m’a conduit au bus, m’a fait une accolade et m’a dit « On ne se dit pas au revoir mais à bientôt ! ». J’espère sincèrement croiser de nouveau leur route un de ces jours.

mes hotes canadiens

Avant cette expérience au Canada, tu as visité la Transnistrie et la région de Tchernobyl. Tu sembles attiré par les zones peu habitées…

J’aime les destinations moins courantes. Quand je choisis une destination, après avoir fait quelques recherches sur le net et que je ne trouve quasi aucune information, je suis encore plus interloqué et cela me donne encore plus envie d’y aller. Ce que j’apprécie, c’est de pouvoir ensuite partager mon aventure et mon ressenti, d’apporter des informations à ceux qui voudraient s’y rendre mais qui ont peur d’y aller. C’était les 3 destinations en Europe un peu étranges où j’avais envie de mettre les pieds. Il faut que j’en trouve d’autres, sur ce continent ou ailleurs. Je suis ouvert aux propositions.

Est-ce que tu as de nouveaux projets de voyage en tête ?

Je pense que j’aurai toujours de nouveaux projets de voyage qui me trotteront dans la tête, j’en suis devenu addict. Je m’en vais découvrir Belgrade, la capitale Serbe, et une ville peu connue de Roumanie dans les semaines à venir. Après cela, je dois avoir environ 20 idées en tête pour les prochaines années, si ce n’est pas plutôt 50 en fait !

J’ai débuté 2017 en réalisant un rêve de longue date, celui de créer mon entreprise. Désormais, je suis entrepreneur dans le domaine de la vidéo avec Luno Factory et je souhaite développer cela, ce qui me freine un peu dans mes voyages. Par la suite, j’ai l’envie d’être encore plus libre sur mon temps pour pouvoir voyager et profiter des bons plans voyages, et pourquoi pas d’autres PVT.


Envie d’en savoir plus sur son bénévolat au Canada avec les chiens de traîneau ? Allez lire la série d’articles sur son blog !

Plus d’informations sur ses voyages sur le blog Traversée d’un Monde et sur les réseaux sociaux :

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